Découverte du Pop-Up du Label pour moi, retrouvailles avec un vétéran du Studio Flagrant… Le concert de Hein Cooper pour l’un de ses premiers headlines parisiens s’annonce riche en émotions. Saura-t-il relever le défi ? Spoiler : Oui.
Birthh ou la renaissance de l’acoustique
Arrive sur scène la jeune italienne Birthh. Seule avec sa guitare et son micro, elle se lance dans une succession de 5 ballades plus ou moins mélancoliques, la grande majorité dépressives. Chose dont elle s’excuse au milieu du set.
Ici, l’artiste se met à nue et arrive à nous faire oublier les rythmes électro de ses chansons studio. Car oui, avec Hein Cooper, c’est version 100% acoustique “just for fun”, comme elle l’avoue à la fin de son set. Ce qui n’est pas forcément une mauvais chose…
On y apprend que sur quasi l’ensemble des dates, le public est composé à 25% de jeunes de 15 ans. Un potentiel problème pour le set de l’Australien, mais visiblement inspirant pour la jeune italienne. C’est ce qui la pousse à jouer une chanson écrite lorsqu’elle avait 15 ans justement, à la fois bien plus joyeuse et qui comporte même, en son centre, une allusion plus qu’explicite à Harry Potter.
Si le public n’est pas forcément très réactif – beaucoup ne se gênaient pas pour parfois parler plus fort qu’elle -, les attentifs auront peut-être découvert pendant ces 20 minutes une artiste simple, ne souhaitant que jouer sa musique et rien d’autre.
Le set se termine sur le morceau Chlorine, seul morceau à être sorti officiellement en version studio. Si les deux versions ont bien le même nom, il est pratiquement impossible de les comparer, tant la version acoustique est bien plus jolie et puissante. La version studio quand à elle essaie de combiner de la guitare sèche avec quelques notes synthétiques. Sympa, mais pas non plus transcendant…
En somme, un set assez spécial puisque différent de la musique proposée par l’artiste, mais qui ne doit subsister qu’en souvenirs. Et il ne faut probablement pas chercher à creuser le reste de sa discographie sous peine de gâcher ce souvenir. Ce que j’ai évidemment fait.
Hein Cooper aka boucles d’or
S’il y a bien une rencontre qui m’a marqué chez Indeflagration, c’est celle de Hein Cooper il y a deux ans lors de son passage au Studio Flagrant. Cette session était toute particulière pour plusieurs raisons. 1) Il s’agissait de ma première 2) Hein Cooper avait réussi à plonger le studio dans une transe uniquement guidée par sa voix à double-registre.
C’est donc avec beaucoup d’excitation et aussi ce sentiment bizarre d’être sur le point de revoir un vieil ami que j’attends l’arrivée du (très) grand australien sur la scène du Pop-Up du Label.
Accompagné de sa guitare, Hein Cooper commence par The Real, où l’Australien montre déjà qu’il sait y faire en termes de matos. Une MPD 226, les mêmes pédales loop que sur la session de Overflow – qui servent comme vous l’aurez deviné à reprendre les notes jouées précédemment pour en créer une boucle -, une guitare et une jolie voix perchée. La recette est encore plus alléchante que celle de la soupe que vole Boucles d’Or aux ours.
En voilà un surnom qui lui est propice ! Les lumières du show se reflètent dans ses cheveux couleur or, pendant que Hein Cooper fait des miracles sur ses chansons en version plus pop qu’à l’accoutumée, parfaites pour le live.
Mais son meilleur instrument reste le public, dont il se sert à la perfection : claquements de mains en guise de batterie sur Rusty, sifflements sur Overflow… Le public suit, participe, bouge.À ma grande surprise, Hein se lance en plein milieu du concert sur une reprise de I Need a Dollar sacrément bien réussie, sa voix collant parfaitement à l’ambiance créée.
Entre deux trois inédits de son prochain album -mais chut, c’est un secret-, Hein alterne entre morceaux pop et acoustiques, où je retrouve parfaitement l’ambiance dans laquelle il nous avait laissé au Studio Flagrant. La chance d’être le morceau du rappel revient à Art of Escape, morceau d’ouverture de l’album éponyme, qu’il avoue être sa première chanson jamais écrite. De quoi rendre malade tout aspirant songwriter.
En somme, même si le temps nous avait séparés un bon moment, je renoue ici avec la musique du grand blond avec une guitare noire. Il aura su nous plaire pendant ces deux heures ainsi qu’à nous faire reprendre goût à un bon set acoustique avec l’aide de l’italienne Birthh. Trop rare ces temps-ci.
Crédits photo de une : Hein Cooper at Leopallooza by Craig Taylor-Broad (Facebook – Instagram)