Mercredi soir, à la veille de ses 45 ans, nous avons eu la chance d’assister au concert très très privé de Liam Gallagher au 118 de Warner Music. Dans un cadre intimiste, nous avons profité d’un show unique du plus célèbre des Mancuniens, icône du rock britannique depuis le début des années 1990.
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Avant son arrivée sur scène, une organisatrice nous rappelle la chance que nous avons d’être ici. Elle nous annonce que pour la présentation de son premier album solo, As You Were (qui sortira le 6 octobre), Liam est très “heureux et excité” d’être ici, à Paris, car il adore la France. Si pour vous aussi le personnage de Liam Gallagher ne rime pas spontanément avec bonheur et excitation, vous serez ravis d’apprendre que dès son arrivée sur scène, ce dernier arbore sa moue habituelle. Heureux et excité, il tire la tronche, la mâchoire en avant et les sourcils froncés.
Navigue entre Oasis et Liam
Le concert débute très fort et très rock avec le morceau Rock ‘N’ Roll Star d’Oasis.
Avec sa buzz cut et paré de son sombre k-way qui l’accompagne désormais partout (et non uniquement pour la pluie du Lollapalooza Paris cette année), nous ne pouvons qu’accepter le charisme du chanteur qui ne s’encombre d’aucun instrument plus gros qu’un tambourin ou des maracas. Nous ne ne nous rendons pas compte que c’est bien la voix d’Oasis qui est devant nous.
Nous assistons au milieu du concert à une scène absurde. Une jeune femme parvient à monter sur scène pour déposer un baiser sur la joue droite de Liam Gallagher, stoïque et imperturbable, avant de redescendre dans la foule sans que l’agent de sécurité n’ait pu l’intercepter. Nous partageons l’avis des Inrockuptibles sur la question. Stop aux baisers forcés, c’est idiot, inutile et égoïste. Mais nous devons cependant apporter une rectification à l’analyse un brin trop féministe de nos amis journalistes. L’objectivation des artistes n’a pas de sexe, et la connerie non plus ! Ce bisou n’est pas non plus du goût du chanteur qui s’essuie la joue avec insistance à la fin de son morceau.
Engagé, machinal mais puissant
L’engagement de Liam Gallagher dans ce concert privé est indéniable (setlist de feu, professionnalisme, durée…) mais le show est assez désincarné et nous semble trop propre. Les quatre musiciens qui accompagnent notre star semblent concentrés comme pour un enregistrement studio et ne communiquent aucune émotion. Le tout est machinal. Quelques fans éparpillés dans le public tentent, tant bien que mal, de donner vie à un public apathique, mais nous pouvons difficilement considérer qu’ils y parviennent.
Surprise, le nouvel album défonce
Ceux qui étaient inquiets, après écoute des versions studios de For What It’s Worth ou encore Wall of Glass, de la disparition du timbre légèrement “nasal” de l’artiste, sachez que non, Liam n’a pas perdu cette voix qui le distingue tant ! C’est un gros coup de coeur pour Wall of Glass dont le rythme, l’énergie ainsi que le refrain ont réussi leur pari de nous faire garder la chanson en tête deux jours durant. For What It’s Worth n’est pas non plus en reste avec ce côté assez Oasis, plutôt calme, et très entraînant.
Autre belle découverte, Greedy Soul, autre nouveau-né du bestiaire de l’artiste. Plus lent que les autres morceaux, guitares à fond derrière, il s’avère très agréable à écouter et plein d’énergie contenue.
Alternant entre singles et hits d’Oasis – le concert se finira même sur un rappel de Wonderwall pour le plus grand plaisir du public -, Liam Gallagher montre clairement qu’il est à l’aise avec ses productions passées, présentes et futures. L’influence du groupe des deux frères Gallagher est d’ailleurs bien perceptible dans ses nouvelles réalisations. Ce futur album est prometteur, et on attend d’en écouter l’intégralité avec la quasi-certitude d’y trouver d’autres excellents morceaux.
Setlist du concert privé de Liam Gallagher au 118 en désordre
- For What It’s Worth [gros potentiel commercial, très Oasis-style]
- D’You Know What I Mean (Oasis)
- Slide Away (Oasis)
- Morning Glory (Oasis)
- Greedy Soul
- Wall Of Glass
- Bold
- Autres morceaux d’As You Were [sortie le 6 octobre]
