Pumarosa étaient mercredi 17 janvier dernier de retour à Paris, 8 mois après la sortie de leur premier album The Witch, au Point Éphémère. Après les avoir ratés en mai au Pop-Up du Label, il était temps pour moi de rattraper mes lacunes et de foncer à cette date dans cette salle que j’affectionne tant, juste après avoir eu la chance d’interviewer Nicholas Owen, batteur du groupe [bientôt en ligne].
Dead Sea en première partie, retour de l’enfant prodigue
La première (bonne) surprise aura été de voir, une petite semaine avant le concert, l’annonce de Dead Sea en première partie. “Les choses sérieuses commencent”, m’étais-je dit. À raison.
Le groupe, que j’avais découvert en septembre dernier au Supersonic (live report) et qui n’a eu de cesse de me bluffer depuis à chaque re-rencontre, a ici probablement donné un des meilleurs concerts possible, collant parfaitement à l’ambiance de Pumarosa. Très planante, en phase avec la salle, les lumières, le public, les instruments.
Y étaient cette fois-ci rajoutées des lumières style trombinoscopes, qui, lorsque l’on fermait les yeux pour communier avec la musique, nous jetaient quelque part dans ce qui pourrait bien être le paradis musical. Un nirvana dont Dead Sea aurait apparemment trouvé la clé.
Que dire de plus que le dernier article si ce n’est, qu’une fois passé la surprise de la découverte, le plaisir reste entier. Ce live est sans doute une preuve que 2018 sera une année qui ouvrira bien des portes à Dead Sea.
Pumarosa, groupe très doué ou boss final de la musique?
Pas le temps de se reposer. Quelques minutes après la fin très applaudie de Dead Sea – qui ont conquis le public du Point Éphémère sans difficultés – se lancent les Britanniques Pumarosa, prêts à terminer leur dernière date de tournée avec brio.
Ils se lancent gracieusement avec Dragonfly, le même morceau qui ouvre leur album. Les synthés mystérieux, les guitares rares mais glorifiées par cette même rareté soutiennent brillamment la voix (magnifique) d’Isabel Munoz-Newsome.
Dans toutes les biographies du groupe est mentionnée une anecdote qui ne prend vraiment sens que lorsque l’on a la chance de les voir à l’oeuvre. Il est en effet indiqué que chaque membre ne se dévoue qu’à la cause Pumarosa, comprendre que toutes les décisions, les créations et les écritures ne se font qu’ensemble.
En effet, chacun s’écoute, se répond, se respecte. Et ça ne fait que se ressentir dans leur live auquel aucune fausse note n’est invitée, aucune erreur, et ce sans pourtant ne faire qu’un copier-coller des morceaux originaux de l’album.
Exemple flagrant avec Priestess, morceau emblématique du groupe, qui se traduit par une épopée de 8 minutes avec une basse soutenant saxophone, claviers en arpèges et des ajouts fantastiques de voix robotiques avant chaque refrain.
Le travail de la batterie est lui aussi un des plus remarquables du set. Que ce soit dans Priestess où les boucles planantes entraînent le public dans une sensation de bien être encore plus remarquable qu’après une séance d’ASMR, ou encore dans Red, probablement mon morceau favori de l’album, qui finit par une piste de batterie ultime que l’on ne peut comprendre qu’en l’écoutant.
Après une brève pause, le groupe revient boucler la boucle en jouant le seul morceau de l’album restant, My Gruesome Loving Friend, afin de conclure ce qui pourrait déjà être considéré comme étant un des meilleurs concerts de 2018.
Rien que ça.