Festival La Route du Rock – La Collection Hiver #12 du festival armoricain avait choisi La Nouvelle Vague à Saint-Malo pour ses 2 plus belles affiches. Les 24 et 25 février de l’an béni 2017, des artistes émergents (ou moins) de tous horizons se sont succédés devant nos yeux ébahis, pour nos oreilles avides de musique.
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La Route Du Rock 2017 Hiver (24/02) : Fishbach et Shame
À 20 heures et des poussières ce 24 février 2017, nous arrivons à la Nouvelle Vague. Notre voyage sur la collection hiver de la Route du Rock 2017 a débuté.
Fishbach : punk gothique et mélodique à la française
Sur cette route nous avons d’abord croisé Fishbach, une femme étonnante aux multiples facettes. L’artiste évolue dans un univers bien atypique, mais qu’on ne peut s’empêcher de comparer à celui de The Cure pour les sonorités et thèmes musicaux proposés. Avec une touche « gothique » en plus. Gothique ? Oui, sans contestation. Chaque intervention de la chanteuse sur cette scène soutiendra cet argument :
« Chers amis de Saint Malo, merci d’être là, merci d’être restés. Cette chanson (Le château) parle du suicide, dansons ensemble ! »
Ou encore :
« J’adore la mort j’espère que vous l’aimerez aussi ! »
Doit-on rire ou courir ?
Au delà de ça, la chanteuse a quand même un quelque chose de séduisant, et d’incontestablement sympathique. Pour preuve le public et elle-même chanteront un joyeux anniversaire à l’ingénieur du son en plein milieu du spectacle. L’ambiance est bon enfant. Fishbach est une chanteuse libre, dans un corps libre, qui s’exprime d’ailleurs sans retenu sur la scène. Les danses sont habitées, corps et âme sont en communion parfaite… Amen.
Invisible désintégration de l’univers – l’un des derniers morceaux joué par l’artiste – est un titre très fort en caractère, avec une identité bien propre. La mélodie sort complètement des lignes traditionnelles, l’atmosphère est inquiétante, angoissante et en même temps fascinante. Elle fait l’effet d’une drogue à elle seule en nous faisant planer vers une galaxie très très lointaine. Il se dégage une énergie quasi-divine de l’association chœurs-soliste.
Belle introduction à notre voyage breton.
Interlude culinaire
Pause crêpe saucisse moutarde pour Indésilver et Tartiflette pour Indélébile avant de reprendre la Route.
Shame : l’énergie du désespoir
Shame est un groupe de la nouvelle scène Rock British, composé de 5 jeunes artistes de tout juste 19 ans.
Le jeune chanteur charismatique, Eddie Green, d’une étonnante maturité pour son âge, s’impose d’emblée comme le leader du groupe. Il prend la posture d’un crooner séducteur qui, dès lors qu’il prend la parole de sa voix basse et posée, capte instantanément l’attention de tout son auditoire. Lorsqu’il s’agit cependant de faire le show, l’artiste change de costume et devient une bête féroce prête à sauter dans la foule (ce qu’il finit par faire) et se fondre dans la masse. Il se tortille et ondule sur scène, arrache son haut du corps pour intimider ses congénères, et domine à lui tout seul la jungle de La Nouvelle Vague.
Le jeune âge des gamins de Shame leur permet de dépenser une énergie phénoménale durant leur prestation, vocalement comme physiquement. En effet nos camarades anglo-saxons ne montrent pas le moindre signe de faiblesse… En opposition totale avec la fatigue grandissante d’Indélébile, due à quelques heures de conduite sur une autre route, elle bien réelle.
Malheureusement, l’originalité des propositions artistiques n’est, pour nous, pas à la hauteur de leur investissement scénique. Les morceaux prennent peine à se différencier les uns des autres et le brouhaha des amplis couvre très largement la voix du chanteur, déjà pas avantagée par la profondeur de ses graves. Dommage.
Bilan provisoire
Nous retiendrons tout d’abord de cette première soirée de La Route du Rock 2017 – Collection Hiver la rencontre avec Fishbach : une conteuse ensorceleuse, ténébreuse par ses récits, lumineuse par sa présence.
Puis celle de Shame : une jeune tribu survoltée, en transe avec son public, dont la prestation convainc sur la forme, un peu moins sur le fond.
Histoire à suivre…
Photos de cette première soirée
Live-report du 25/02 : Barbagallo en grande forme, Teenage Fanclub trop impec’