INTERVIEW EXCLUSIVE – Le joyeux drille Pierre-Marie Maulini (aka STAL) et son label Arista France nous avaient donné rendez-vous dans un café à Pigalle pour évoquer – entre autres – la sortie de son premier LP Young Hearts.
Un moment très agréable avec celui qui, après avoir collaboré avec M83, est plus que prêt pour son projet solo [scoop(s) inside]. Aussi STAL que style, Pierre-Marie nous a même improvisé une petite playlist, à découvrir au bas de l’interview.
L’opening sublime de Young Hearts : Hands Open
Salut Pierre-Marie. Pour commencer, je me demandais, pourquoi “STAL” ?
Le nom vient du polonais. J’ai beaucoup de liens avec la Pologne, à cause de… [censuré, car pas bon niveau marketing il faut croire]. Plus sérieusement, ça veut dire “acier” en polonais, danois etc. Je trouvais que ce mot retranscrivait bien le côté machine, assez froid, le côté digital que j’utilise avec STAL.
Tout ce qu’on entend sur ton album c’est du computer-made, ou il y a de l’analogique ?
Il y a de l’analogique également. En fait, pour faire simple, il y a un peu de tout : batteries, guitare, CP70 sont enregistrés en analogiques. Sinon, il y a des plugs que j’utilise chez moi dans mon home studio. On a également travaillé des synthés en studio.
Cette fusion entre des sons rock et plus electronica/ambient, ça a toujours été ton truc ou c’est venu petit à petit ?
J’ai commencé la musique avec des groupes post-rock, emo, avec formation classique : guitare, basse, batterie et chant à moitié faux. Ensuite, il y a eu M83, qui m’a permis de découvrir un tout autre univers, d’utiliser des machines/ordis. En revenant de tournée, j’avais vraiment envie de monter quelque chose qui rassemble les deux : le côté rock, arpèges… et le côté synthé.
Tes premiers concerts avec STAL, ça a donné quoi ?
On a commencé par des petits truc, en mode “do it yourself”. Au début, il n’y avait rien, on est partis en Pologne, au Danemark, en Allemagne. Depuis 2012, on a fait quelques dates plutôt “cool”. On est parti en Belgique. Depuis le deuxième EP chez Sony, on a fait des supers dates au Silencio, des premières parties sur Paris (Mew notamment). C’est un peu plus au compte-goutte parce qu’on est en train de préparer des choses plus importantes, mais le dernier gros concert qu’on a fait c’est le Great Escape Festival à Brighton. C’était génial.
Le live, tu kiffes ?
On est un groupe de rock en soit, donc ouais, le live c’est le must. Les machines apportent un côté intéressant supplémentaire en plus. Je pense que c’est notre rêve un peu fou pour STAL : tourner dans un maximum de pays dans le monde, partager notre musique avec le public…
On est 3 sur scène : un batteur, un guitariste/claviériste et moi, à la guitare, au clavier et au chant. Cela nous permet d’alterner, d’être interactifs.
Tu puises ton inspiration d’où/de quoi ?
Je ne suis pas quelqu’un de renfermé. Dans STAL, il y a un message d’espoir, de générosité, même alors que certains textes sont compliqués. D’un point de vue musical, cela se traduit par le côté épique de la musique.
Tu as une voix assez aérienne, aiguë. Tu as toujours chanté comme ça ?
Non pas du tout. Je pense que j’ai été influencé par des groupes comme Mew (groupe danois) et Passion Pit dans une moindre mesure. On a même eu la chance de faire la première partie de Mew à La Flèche d’Or en mai/juin. C’était génial.
Mais surtout, je pense que j’ai vraiment découvert ma voix avec STAL, car je ne chantais pas avant. Je me suis peu à peu trouvé un bon équilibre entre une voix plus grave et une plus aiguë. Je me sens de plus en plus à l’aise au chant et j’y prends beaucoup de plaisir.
Premier single de Young Hearts révélé par STAL : Burning Desire
On a l’impression que tu as voulu construire ton album comme un tout. C’était voulu ?
C’est marrant que tu me dises ça. Contrairement aux EPs, je l’ai vraiment conçu comme un tout effectivement. C’est un peu à l’ancienne par rapport aux méthodes actuelles de consommer la musique : les gens achètent des singles, écoutent des playlists en ligne etc.
Sans chercher spécialement à faire une seule et même oeuvre, j’ai voulu raconter une histoire, avec des reliefs.
Une journée-type de STAL, c’est quoi ?
Je me lève le matin, café direct. Jamais je ne démarre une journée sans café. Et puis selon le programme, je me pose à composer pour STAL ou pour des films institutionnels. Je suis un boulimique de travail, je ne m’arrête jamais de faire de la musique. Je m’y mets tôt le matin – je ne suis pas trop un mec de la nuit – et je me pose le soir.
Ton aventure avec M83, tu en tires quoi : que du positif ? Pourquoi as-tu quitté le groupe ?
Franchement, que du positif c’est sûr. Quand tu as la chance de vivre une expérience pareille, tu ne peux qu’apprendre plein de choses : être encadré, faire une vraie tournée… Après, j’avais envie de vivre ma propre aventure, d’avoir mon projet à moi et d’en être maître. Je préférais prendre le risque, avec tout ce que j’avais vécu de très bon, pour me lancer dans ma propre histoire.
Tu écoutes beaucoup de musique ?
Ouais, j’écoute plein de musique. Tout et n’importe quoi. Je peux écouter des trucs merdiques aussi [Rires] Je suis très Mew, Sigur Ros. J’aime bien découvrir les nouvelles sorties également, et je ne me prive pas d’écouter [sur le ton de la confession] du rap US ou un morceau de Taylor Swift.
Tu as conscience que tu nous balances un scoop là ! Je te rassure c’est un de mes péchés mignons et je ne l’avoue pas facilement.
Toi aussi ? Oui c’est sûr que c’est un scoop… C’est que je n’écoute jamais de la musique avec un esprit super critique, à traiter ça de soupe etc. J’estime que dans chaque morceau, chaque musique, tu peux apprendre quelque chose. Ce que j’apprécie particulièrement dans ce genre de projet c’est la qualité de production, tout un univers. J’y pioche ce que j’y trouve d’intéressant pour STAL.
La playlist exclusive (et éclectique !) de STAL pour Indeflagration