Pour ce 2e jour du festival Lollapalooza Paris 2017, il y avait du beau monde ! Pour ne pas dire une affiche de folie, avec les Red Hot Chili Peppers, Liam Gallagher, Pixies, Lana Del Rey (oui bon), Tom Odell, Alt-J… On vous raconte le meilleur et seulement le meilleur, sous la pluie de Longchamp, de morceau d’anthologie en surprise à suivre…
Tom Odell : un bon coup de Beck pour commencer
Après avoir emprunté le service de navettes admirable d’efficacité puis une queue relativement raisonnable (on sentait l’effet du management à l’américaine), nous nous sommes retrouvés devant Tom Odell à l’Alternative Stage. Il faut dire que depuis 2013 et le hit Another Love aux plus de 150 millions de vues sur Youtube, nous n’avions plus vraiment de nouvelles du beau gosse anglais.
Nous nous attendions à un set piano-voix assez calme dans la lignée du 1er opus Long Way Down (2013), mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Sous ses airs de jeune sensible, Tom Odell est en réalité une bête de scène en puissance. Et son dernier album Wrong Crowd sorti fin 2016, bien plus électronique et dynamique, aurait pu nous mettre la puce à l’oreille.
Tantôt courant sur scène, assis au piano, jouant du clavier debout, ou carrément debout sur le piano, on sent chez Tom Odell la puissance d’un Beck en début de carrière. Le piano sonne souvent comme Rick Davies (Supertramp), et la voix n’a pas faibli du set bien qu’en perpétuelle recherche de notes très compliquées et systématiquement atteintes sans encombre.
Le moment plus fort du concert restera bien sûr Another Love, joué à la perfection devant un public enthousiaste.
Mais comme nous allions l’apprendre à nos dépens, le public Lollapalooza n’était pas aussi enthousiaste qu’on n’aurait pu l’espérer. Peut-être à cause d’un fossé trop grand entre superstars et artistes connus outre-Manche mais peu dans l’Hexagone ? Devant une performance aussi complète de la part de Tom Odell, le public aurait pu manifester plus de folie !
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Le come-back surpuissant de Liam Gallagher
Liam Gallagher. La voix d’Oasis. Le frontman totalement imprévisible. L’homme qui traitait son frère de “potato” à tout bout de champ. Le seul type qui arrivait à être charismatique avec un K-Way kaki immonde et en gardant les mains derrière le dos pendant 1h30. Nulle raison d’employer le passé cependant, car Liam est toujours debout.
Comme on pouvait s’y attendre, après le Fucking In The Bushes d’introduction, le cadet des frères Gallagher entame le set avec un Rock ‘N’ Roll Star énergique avant un Morning Glory d’anthologie. Et force est de constater que le Mancunien n’a rien perdu de sa voix reconnaissable entre 1000. Si les morceaux du groupe britannique le plus iconique des années 1990 – no offence aux fans de Blur – sonnent toujours aussi bien, Liam Gallagher n’a cependant plus l’intention de reposer uniquement sur le passé et les morceaux composés de son frère.
Un peu effrayés nous étions de découvrir pour la première fois les morceaux d’As You Were, le 1er opus de Liam en solo. Et nous avons été agréablement surpris, notamment par Bold ou encore Chinatown qui n’ont presque rien à envier aux tubes d’Oasis. Presque. Parce que tout de même, lorsque Slide Away s’est immiscé au milieu du set, l’ensemble du public a senti la différence.
Et alors que Liam Gallagher était connu pour n’en faire qu’à sa tête notamment sur scène – Oasis s’est séparé dans les coulisses de Rock en Seine 2009 -, il décide de jouer… Wonderwall, repris en coeur par le public parisien. Cela même alors qu’il avait annoncé détester le morceau en 2008. “Only because I came all this way for you”. Ouais Liam, t’as traversé la Manche en gros, pas de quoi en faire un fromage.
Bref, on jettera un oeil très attentif à la sortie d’As You Were prévue pour le 6 octobre prochain. Britpop may be dead. But Liam Gallagher is not.
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Pixies ou les caméléons les plus célèbres du monde
Jamais entendu un groupe mélanger autant les styles en live. Normal, il s’agit des Pixies. Un groupe dont le chanteur Frank Black (aka Black Francis) peut tantôt hurler comme un chanteur de death metal et tantôt poser sa voix post-punk délicate sur les merveilleux Where Is My Mind?, Hey – exceptionnel ! – et Here Comes Your Man.
Parfois on croit presque entendre du Jack White sur les morceaux les plus récents, ou Paul Weller – le leader de The Jam – sur La La Love You. Fans des Pixies, ne hurlez pas au blasphème. Les Pixies sont les Pixies et personne d’autre. Mais tout de même, tant de styles, une telle évolution au cours de leur carrière, ça pousse à la comparaison avec les groupes de la même époque ! Et ça force l’admiration.
Pour continuer votre exploration de l’époque Pixies et les différentes influences repérées :
- Retour sur le tout 1er concert des Pixies en 1986, ainsi que celui de 6 autres groupes mythiques (The Beatles, The Smiths, Libertines, AC/DC, Depeche Mode et Sébastien Tellier)
- Notre live report du concert de From The Jam à Brisbane, émanation de The Jam avec toujours Bruce Foxton à la basse. Un excellent moyen de redécouvrir le trio britannique.
Un saut chez Lana Del Rey…
On retiendra que Lana Del Rey a passé plus de temps à prendre des selfies avec ses fans qu’à chanter en playback sur scène. En tout cas, c’est l’impression qu’on a gardée de son concert… Un pouce en l’air cependant pour le combo Summertime Sadness–Video Games. On préfère ne pas en dire plus et vous laisser avec ce cool article de Greenroom qui raconte les débuts de Lizzy Grant aka Lana Del Rey, errant de canapé en canapé à New York avant son ascension prodigieuse.
… Puis chez Alt-J
Après avoir vu Alt-J trois fois au cours de l’été 2015, nous avions décidé de faire l’impasse sur le groupe de Leeds à Lollapalooza. Surtout que nous n’avons pas été convaincus par le dernier opus hors les titres 3ww et In Cold Blood. Nous avons finalement craqué le temps d’écouter justement In Cold Blood et un Tessellate maîtrisé à la perfection. 2017, c’est trop tôt pour être nostalgique de 2012 ?
Red Hot Chili Peppers allument le Lollapalooza Paris
Il est 21h45 et, à l’américaine, les Red Hot Chili Peppers débutent à l’heure. Par quoi ? MAIS OUI, CAN’T STOP !!! Ça y est, la foule se réveille et ça se bouscule, en chantant des approximations à tue-tête. Flea est en pleine forme à la basse, tout comme Anthony Kiedis et Will Ferrell… Euh pardon, Chad Smith à la batterie ! [Si vous ne connaissez pas le Drum-Off entre ces deux trublions sur le plateau de Jimmy Fallon, c’est un must à voir ici].
Les RHCP enchaînent avec un Dani California – issu de Stadium Arcadium (2006), le dernier double-album avec John Frusciante – complètement fou. Forcément, les Californiens étrennent certains morceaux des derniers albums The Getaway (2016) – comme Dark Necessities – et I’m With You (2011) avec The Adventures of Rain Dance Maggie.
| Voir aussi : notre playlist spéciale Red Hot Chili Peppers (1984-2016)
Mais ce sont d’autres morceaux qui marqueront les esprits : Californication, mais aussi l’électrisant Tell Me Baby et 2 reprises inattendues et très réussies de I Wanna Be Your Dog de Iggy Pop & The Stooges et Wicked Game de Chris Isaak en solo par l’héritier de John Frusciante à la guitare, Josh Klinghoffer. Le son est incroyablement puissant et l’énergie sur scène est palpable. Quant à Flea, toujours aussi débilement fou, il sort des punchlines à tout rompre. “You wanna see some d*ck”. Oh oui, il l’a dit. Et il ne parlait pas d’un canard.
Le problème avec les concerts de groupes aussi mythiques que les Red Hot Chili Peppers est qu’il n’y a jamais assez de temps pour caser tous les meilleurs morceaux. Adios donc Otherside, Under the Bridge, Wet Sand (notre préféré), Aeroplane ou encore Scar Tissue. Le set s’achèvera cependant sur l’incontournable By The Way. Et on repart de l’hippodrome de Longchamp avec une ferme envie de se ré-écouter la discographie complète. Notre playlist spéciale Red Hot Chili Peppers pourra aider.
| La setlist complète du concert des Red Hot Chili Peppers au Lollapalooza Paris 2017
L’heure du bilan pour le festival Lollapalooza Paris 2017, en Post-Scriptum
PS : on n’a pas parlé d’Editors, parce que c’était bof, très plat et toujours la même chose devant un public clairsemé. Mais vous pouvez aller voir les belles photos prises par Sound of Britain ici.
PPS : avec une programmation d’enfer comme celle-ci, on regrette cependant l’atmosphère assez particulière propre au Lollapalooza. Cela manquait clairement d’âme. La pluie n’a pas aidé et les déguisements étaient là, mais l’ambiance n’était pas aussi festive que dans d’autres festivals français plus ‘typiques’ comme Beauregard ou la Route du Rock. L’efficacité made in USA a ses bons côtés – l’organisation très bien réglée – et ses mauvais côtés – moins YOLO et d’harmonie du public -. On trouvera toujours un Français pour râler ! À tort ou à raison…