Au cours de mes 4 années d’écriture pour Indeflagration, les coups de coeur musicaux se sont enchaînés. Et beaucoup de ces artistes ont réussi à continuer sur la voie royale des albums ou singles de (très) bon goût. Ainsi va la vie, chacun fait sa route, chacun sort des singles plus ou moins disséminés dans le temps.
Pourtant, sur les trois derniers mois, et notamment mars, beaucoup de mes anciens coups de coeurs seront revenus à la charge – une aubaine pour survivre au confinement me direz-vous. Alors, que faire dans ces moments de re-découvertes musicales et de journées où la perspective d’aller acheter une baguette de pain devient légèrement érotique? Des playlists. Des playlists et encore des playlists.
Voici pour vous mon récap d’une heure sur Que sont-ils devenus (écouter sur Spotify), avec évidemment quelques newcomers. C’est parti !
Declan McKenna – Beautiful Faces
Declan McKenna aura toujours eu une place à part dans mon coeur, que ce soit celle de petit protégé après son concert en ouverture de Blossoms au Point Ephémère ou encore celle d’ennemi musical numéro 1 après son concert au Badaboum la même année et la sortie son premier album. Ni fait ni à faire, Declan s’était perdu dans ce confort de savoir que la majorité de son public le suivra quoiqu’il fasse. Heureusement, il s’est depuis repris et aura sorti trois de ses meilleurs titres depuis avril 2019. Beautiful Faces, single de son album, annonce déjà quelque chose de fort. Très fort. Arrête de jouer avec mon coeur, Declan.
Alexis Taylor (Hot Chip) – Catch Yourself Falling (ft. Nicolas Godin)
Le lead singer des Hot Chip n’a rien à envier aux grands compositeurs, tout simplement parce qu’il en fait définitivement partie. Après deux albums solos beaucoup plus acoustiques que ses production pour Hot Chip, Alexis apparaissait en février sur le dernier album de Nicolas Godin avec Catch Yourself Falling, balade portée par la voix toute douce et enivrante d’Alexis, le tout accompagné d’un clip tourné dans les jardin de Versailles. Tout ça colle plus que bien.
| Voir aussi : Live report de leur concert au Vega de Copenhague
The Orielles – Memoirs of Miso
De tous mes article le groupe que j’ai probablement le plus encensé, The Orielles est revenu en février avec leur génial second album, Disco Volador. Beaucoup plus pop que leur premier morceau, mes trois (quatre au moment de l’écriture de l’album) anglais préférés signent une poésie d’une heure. Avec certains titres qui résonnent comme de petites pépites, bien qu’extrêmement éloignés de ce qu’on pouvait entendre à l’époque de Sugar Tastes Like Salt. Memoirs of Miso s’inscrit comme un des morceaux les plus importants de l’album, notamment grâce au saxophone accompagnant la guitare sur une bonne moitié du titre. À écouter pour avoir l’impression de sortir de chez soi, mais en ligne verticale.
| Voir aussi : notre interview avec les Britanniques
Planet 1999 – Party
2017 c’était aussi l’année de Dead Sea. Le groupe auquel j’avais prédit un avenir radieux a tout bonnement cessé d’exister, vers mai 2018, après un concert aux Bains durant lequel j’apprenais que le guitariste avait tout bonnement décidé de partir.
Quelle fût ma surprise en apprenant que non, le groupe avait tout simplement décidé de changer de nom pour Planet 1999. Le tout avant de sortir Party, complète continuité de ce que faisait Dead Sea, mais cette fois à 3.
| Voir aussi : notre report de leur concert avec Pumarosa au Point Éphémère et celui de leur concert avec Niko Yoko au Supersonic
Tom Sander (Teleman) – What Do We Care (ft. Moscoman)
Tout comme Alexis Taylor, le frontman des Teleman Tom Sanders a décidé de donner sa voix sur un featuring de qualité. On n’a malheureusement plus eu beaucoup de news de du groupe lui même depuis leur concert à Petit Bain si ce n’est quelques lives Instagram dans lesquels ils s’adonnent à quelques improvisations. Tom préfère montrer que sa voix si singulière passe aussi bien sur du pop rock que sur de l’instru qui rappelle facilement les derniers titres en date de WhoMadeWho, le tout en rappelant bien qu’on est jeunes, cools et beaux. Merci Tom !
| Voir aussi : live report du concert de Teleman à Petit Bain
Soccer Mommy – yellow is the color of her eyes – bloodstream
Si son précédent album n’avait pas passé ma shortlist des albums sur lesquels écrire à l’époque, le dernier bijou de la jeune américaine color theory mérite tous les honneurs, et même deux morceaux dans cette playlist. Touchant, nostalgique et surtout assez triste, cet album est définitivement l’album de mars et peut-être même de ce début d’année. La balade de 7 minutes yellow is the color of her eyes passe toute seule, détend, et surtout fait effet catharsis. Le tout dans un album apparemment assez froid, à l’image de la pochette de l’album. bloodstream quant à elle fait office d’ouverture d’album, et passe la mission haut la main. En espérant que sa tournée européenne ne sera pas annulée, car c’est définitivement l’artiste à voir cette année.
Real Estate – Also A But
Groupe sur lequel je n’ai jamais écrit non plus, Real Estate reste néanmoins un des solides contrats de Domino’s Record, entre deux Franz Ferdinand, Arctic Monkeys et même Hot Chip !
Real Estate toujours très constant dans ses productions, le dernier ne déroge pas à la règle : ballades de guitares cleans et pop sur un lit de compositions très brit, même voix toujours envoûtante… C’est là qu’Also A But fait le taf : à l’aide de guitares qui se répètent, de vocodeurs un qui touchent plus à l’univers des robots qu’à autre chose et d’une voix beaucoup plus posée que d’habitude, Real Estate nous propose de comprendre ce qu’ils entendent par psychédélique, et c’est très bon.
Sparks – I’m Toast
Les plus grands UK-wannabes de Los Angeles viennent rehausser la moyenne d’âge de cette playlist avec I’m Toast, dernier single de leur 25ème album [Sans compter les collaborations, les best of ou même leur opéra], A Steady Drip, Drip, Drip. Entre l’écriture de la prochaine comédie musicale de Léos Carax Annette et le documentaire qui leur est consacré, réalisé par Edgar Wright, les frères Mael nous font une master class de ce que c’est que faire de la musique avec 80 ans d’expérience dans le coffre. Avec ce titre “dont même les guitares ont l’air dépressives”, Sparks revient aux bon vieux rock des familles sauce premiers albums. Pour promouvoir ce qui s’annonce comme une version plus sombre de leur dernier album en date, Hippopotamus, mais ce qui s’annonce surtout comme un pur banger. Une vraie hâte, hâte, hâte.
| Écouter aussi : notre article récent sur Don’t Leave Me Alone With Her
Casablanca Drivers – Get Better
Les quatres Corses ne sont visiblement pas là pour coller des post-its à la vue de la qualité de leurs deux derniers singles, à savoir At Carmelo’s et son petit frère, Get Better. Single parfait à écouter pendant le confinement et pour faire fuir le coronavirus en lui faisant comprendre que l’on irait mieux sans lui, Get Better résume le pendant plus électro-pop des Casablanca Drivers qui se fait de plus en plus sentir, et c’est tant mieux. Vocaux beaucoup plus psychédéliques, le son se veut calme, reposant: une véritable expérience de nostalgie de fin de vacances. Qui sait où nous emmènera le prochain album ?
| Écouter aussi : leur single At Carmelo’s
Prudence – Never With U
Olivia Merilahti, chanteuse et moitié des excellents The Dø se lance dans le solo avec son nouveau projet, Prudence. Très différent de son groupe d’origine mais quand même similaire aux sonorités beaucoup plus électro de leur dernier album, Prudence signe un single beaucoup plus hip hop. Le tout toujours porté par la magnifique et singulière voix d’Olivia qui porte presque tout le projet toute seule. À essayer pour la nostalgie, à écouter pour le futur.
Working Men’s Club – White Rooms and People
Encore un quatuor de jeunes anglais, Working Men’s Club avait fait fort début 2019 avec son leur premier single Bad Blood, titre rappelant facilement des Talking Heads tout excités qui commençaient leurs carrière. Mais il manquait un peu d’indépendance. C’est chose faite avec l’arrivée ici de plusieurs synthés pour se mixer aux power chords tout excitées et à la voix très posée du lead singer. Introduits avec leur deuxième single Teeths, White Rooms and People confirme ce changement de style, et confirme par la même occasion tout intérêt porté à ce groupe, qui a récemment eu l’occasion de faire la première partie de leurs potos de The Orielles pendant leur tournée britannique.
The Strokes – Bad Decisions
LES STROKES!!!! Coucou