Zenith de Paris, 3 février 2015 – Près d’un an et demi après leur concert à L’Olympia, auquel nous avions déjà pu assister avec délice, Alt-J était de retour au Zénith ce mardi 3 février, afin – officiellement – de présenter leur nouvel album.
Encore une fois, tous les ingrédients étaient réunis : des morceaux et transitions parfaitement maîtrisés et enivrants, la voix de Joe Newman au sommet de sa forme et la quasi-totalité du premier album jouée (ce qui aura eu le mérite de rassurer les fans aux avis mitigés sur le deuxième album du trio de Leeds).
Le “presque” nouveau venu Napalm Flagrant, déjà chroniqueur sur la première émission webradio d’Indeflagration (Little Earquakes) vous raconte sa soirée.
Alt-J nous a ouvert les portes de leur univers pendant 2 heures
La particularité et la principale force d’Alt J est d’assumer en concert l’instrumentalisation riche et complexe de sa musique. Le groupe cherche à reproduire au plus exact le son de son album An Awesome Wave, laissant volontairement des moments de flottements musicaux, jamais ennuyeux, toujours inspirés, de véritables interludes mélodiques.
En live, le groupe évolue à 4 et sans bassiste (sauf sur quelques morceaux) avec deux guitares, une batterie et un clavier. Les deux voix de Joe Newman (guitariste/voix), Gus Unger-Hamilton (claviériste), se mêlent parfaitement et on retrouve les mêmes sensations que sur l’album. Chaque percussion et accord de guitare peu conventionnel, qui fait la force de la version album, est reproduit avec la même justesse et une émotion accrue par la prestance du groupe.
Le concert débute sur des morceaux simples puis arrivent certains moments suspendus. This Is From Matilda. Le Zénith chante en cœur les mêmes mots. Certains murmurent, d’autres fredonnent, quelques uns crient.This Is From Matilda. Le Zénith tremble. De même, Tessellate, Taro et les autres pièces fabuleuses du premier album illuminent le concert. Le rappel que le trio (quatuor ce soir) de Leeds offre au public du Zénith termine ce concert en apothéose, avec une belle reprise de Lovely Day de Bill Withers et le désormais culte Breezeblocks.
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Les éclairages lumineux, sobres et délicats, projetant des formes géométriques collent parfaitement à la musique. Le concert est également visuellement de toute beauté. Le groupe montre ainsi que l’énergie du rock peut également résider dans une poésie discrète et élégante, et prend le temps de laisser traîner les accords.
Sur la voie d’Arcade Fire
Le trio de Leeds semble filer droit sur la voie du groupe indépendant canadien le plus célèbre du monde. Après un premier album qui tient de l’extraordinaire, This Is All Yours a livré des tubes (Left Hand Free, Hunger of the Pine, Every Other Freckle) sans la qualité d’ensemble de An Awesome Wave (dans la même lignée que Funeral et Neon Bible).
Leur 3e album sera-t-il alors aussi génial et novateur que The Suburbs ? On ne peut que le leur (nous le) souhaiter !