Si l’on devait limiter aux doigts d’une main les frenchies qui comptent dans la Silicon Valley, Carlos Diaz passerait le cut. Pas qu’il faille en couper dans le lot (il faudrait au contraire beaucoup d’autres mains gauloises dans la Baie), mais l’ex-instigateur du mouvement des Pigeons a de très beaux projets en cours, à cheval entre West Coast et le reste du monde.
Un serial entrepreneur qui gratte
Le projet actuel de Carlos Diaz ? Le programme d’accélération révolutionnaire The Refiners à destination des startups étrangères désireuses de réussir dans la Silicon Valley, dont il est l’un des fondateurs et general partners (cf. plus bas).
Ce qu’on connaît moins de sa vie, c’est sa passion pour la musique. Carlos Diaz, au-delà d’être un inconditionnel de Prince, est en effet un guitariste chevronné. Jusqu’à jouer avec des amis entrepreneurs dans le groupe Five Frogs and a Matador à San Francisco (leur reprise de Un Autre Monde de Téléphone vaut un détour).
La musique remplace la confiture Bonne Maman du petit-déjeuner de Carlos Diaz, qui doit bien lui manquer à San Francisco. Il le dit lui-même :
“Cela fait partie de mon alimentation. J’en ai besoin pour équilibrer mon stress et pour rester concentré quand je travaille.”
C’est donc avec grand plaisir que nous avons exploré – via ses écouteurs – son intimité musicale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça valait le coup.
Playlist – Dans les écouteurs de Carlos Diaz (The Refiners)
De la paire Snoop Dogg x Dr Dre à Blur, en passant par Brigitte et Air, les choix musicaux de notre invité pour cette playlist forment un pont entre le Vieux Continent et le Nouveau Monde, avec d’ailleurs du vieux et du nouveau. Rap et rock se fréquentent et répondent avec ferveur dans cette sélection.
Conseils de morceaux data-driven
Pour trouver de quoi contenter un mélomane gratteux, à cheval entre la France et l’Amérique, il n’a pas fallu faire tourner très longtemps notre bot chercheur de pépites. L’intelligence artificielle chez Indeflagration, ça se limite encore pour l’instant aux souvenirs poussiéreux de l’auteur de cet article… Qui a sélectionné du neuf et du vieux, pour changer.
Love Me de The 1975 : le funk et l’énergie
Parce qu’il aime le funk-rock et les bons riffs de guitare, Carlos Diaz devrait apprécier Love Me de The 1975. Le 1er morceau du 2e opus des Britanniques, au titre d’une longueur effarante (I like it when you sleep, for you are so beautiful yet so unaware of it), est à la fois saignant et parfaitement maîtrisé, débordant d’énergie et dans la droite ligne de Prince et Lenny Kravitz.
Jane de Jefferson Starship : épique San Francisco Sound
Émanation de Jefferson Airplane (1965-1973) dont la première galette date de 1974, Jefferson Starship, c’est d’abord un changement de nom et d’ambition. De l’avion, on est passé au vaisseau spatial, et le déferlement rock des années 1970 succède à la recherche psyché subtile et sublime des années 1960. Un rebranding réussi puisque Jefferson Starship (originaire de San Francisco) connaîtra un grand succès commercial pendant une décennie.
Jane, c’est cette intro iconique au synthé, musique du générique de Wet Hot American Summer (et son prequel déjanté avec Bradley Cooper), des solos de guitare légendaire, et cette puissance du chant, qui ne se soustrait pas à un caractère épique tendant au superficiel tout en étant totalement sur-vitaminé.
En savoir plus sur The Refiners
Ouvert aux créateurs de startups étrangers aux États-Unis, le programme The Refiners s’étend sur une période de 3 mois. Il vise à immerger complètement les start-ups de chaque batch, retenues pour leur caractère particulièrement prometteur, au sein de l’écosystème le plus innovant du monde : la Silicon Valley.
Comme une sorte de catalyseur d’opportunités, du funding au mentorat en passant par du networking pur et simple son but principal est d’aider des start-ups étrangères à étendre leur vision et scaler (reproduire leur modèle à grande vitesse) dans le monde entier, en apprenant le langage et les codes de la Valley, ainsi que ses meilleures recettes.
Pour en apprendre plus sur le programme (et postuler !) : http://www.therefiners.co/
Vous avez aimé ce n°5 consacré à Carlos Diaz et The Refiners ? Vous allez aimer les n°1 (Roxanne Varza, Station F), n°2 (Josquin Farge, Soundsgood), n°3 (Elisabeth Bargès, Google France) et n°4 (Colonel Moutarde)